En avril 2025, la France a franchi une étape majeure dans sa politique énergétique avec l’adoption d’une loi visant à inscrire la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) dans un cadre législatif clair, marquant la fin de son statut de simple décret. Ce changement témoigne d’une volonté affichée de renforcer la transparence, la légitimité démocratique et la stabilité juridique des choix énergétiques. Présentée devant l’Assemblée nationale par le Premier ministre François Bayrou le 28 avril, la déclaration sur la souveraineté énergétique a ouvert un débat sans vote, illustrant la complexité des enjeux liés à la planification énergétique dans un contexte de transition climatique et géopolitique.
« Inscrire la PPE dans la loi, c’est garantir que la stratégie énergétique du pays repose sur un consensus politique durable, garantissant sécurité, innovation et respect de l’environnement. » — François Bayrou, Premier ministre
Une loi pour renforcer la stratégie énergétique nationale
La nouvelle loi, proposée notamment par le sénateur Daniel Gremillet, entend inscrire la PPE 2025-2035 dans le texte législatif, avec une adoption prévue à l’Assemblée nationale en juin 2025. Cette inscription dans la loi vise à rendre la planification énergétique plus robuste face aux aléas politiques et à assurer une meilleure implication des parties prenantes, notamment parlementaires, experts et société civile. Le cadre législatif permettra également de clarifier les responsabilités et de structurer le suivi des objectifs, donnant ainsi plus de poids aux orientations définies. Cette évolution reflète une volonté d’engagement à long terme dans un secteur crucial pour la souveraineté et l’économie française.

Objectifs ambitieux pour une transition énergétique durable
La PPE 2025-2035, au cœur de cette loi, fixe des objectifs ambitieux pour la France :
- Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, conforme aux engagements internationaux.
- Réduire la consommation finale d’énergie de 44 % d’ici 2050, par des mesures d’efficacité énergétique.
- Accroître fortement la part des énergies renouvelables (solaire photovoltaïque, éolien terrestre et maritime, biogaz, hydrogène vert).
- Maintenir et renforcer la filière nucléaire, notamment par la construction de nouveaux réacteurs et la prolongation de la durée de vie des centrales existantes.
Ces objectifs s’intègrent dans la stratégie nationale bas carbone (SNBC) et le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), qui vise à préparer le territoire français aux effets du réchauffement climatique.
« La transition énergétique doit être une opportunité pour la France, pour son industrie, son innovation et la qualité de vie de ses citoyens. » — Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique

Des débats politiques intenses autour de la PPE
Le débat parlementaire a révélé des divisions notables entre groupes politiques. Le Rassemblement national (RN) a appelé à un débat démocratique préalable à toute adoption, soulignant la nécessité d’un contrôle citoyen renforcé sur la planification énergétique. Au sein de la majorité, certains députés ont insisté sur la nécessité d’une approche équilibrée, combinant énergies renouvelables et nucléaire, pour assurer une transition juste, qui protège les consommateurs et l’industrie française. Ces débats mettent en lumière les défis liés au financement, à la justice sociale et à la compétitivité économique dans un contexte où la géopolitique énergétique est instable.
Perspectives : une étape clé pour l’avenir énergétique français
L’examen de la loi PPE à l’Assemblée nationale en juin 2025 constituera un moment décisif pour définir la trajectoire énergétique de la France pour la décennie à venir. Ce processus législatif favorisera un dialogue approfondi entre parlementaires, experts et société civile, afin d’ajuster les choix stratégiques aux enjeux climatiques, économiques et sociaux. L’inscription de la PPE dans la loi offre une base solide pour accompagner la transition énergétique tout en assurant la sécurité d’approvisionnement et la souveraineté énergétique de la France dans un contexte mondial incertain.